10.11.09

petite fourmi

Aujourd'hui j'ai laissé la vie me traverser, sans penser à rien, ni à mes désirs, ni à mes craintes. Mes facultés se sont mises au service des petits objectifs que je me suis fixés et qui me permettront de réclamer rétribution à mon employeur sans me sentir imposteur. Les multiples tâches séquencées rythmées par la pause cigarette, l'application de mascara, le café noir régulièrement allongé, les séances de rires obligatoires entre copains de labeur, l'entretien des infimes liens ténus prévalant entre êtres humains contraints à travailler ensemble ont été acquittées selon les règles de l'art. Fourmi de l'éphémère, de l' impermanent.

Je n'ai souffert ni dans mon corps ni dans mon âme. Par touches impressionnistes, ma journée s'est défragmentée, et à minuit ce soir, sachant que je vais dormir dans quelques minutes, j'ai le sentiment qu'il ne reste rien.

Est-ce que je ne trouve de sens que dans la souffrance.

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