28.3.10

vide

Mon vagin est silencieux, muet, apaisé. Il ne se creuse pas, ne s'embrase pas, ne brûle pas, rien. Pas d'explication logique à la douleur, pas d'explication logique à l'absence de douleur. Prendre cela avec humilité: toutes les choses qui m'échappent et auxquelles je ne peux rien il y en a des tonnes et je ne contrôle rien.
Ça me ramène encore et de plus en plus à l'éphémérité de la vie et ma mort, inéluctable. Souvent dans ma tête c'est: "À quoi bon, tout cela".

24.3.10

vestibulite vulvaire et littérature: les "intellectuels" n'aiment pas!

Réflexions acerbes, machistes, misogynes et insensées du critique littéraire Dan Schneider sur l'oeuvre de Susanna Kaysen "The camera my mother gave me".

Over the course of a few years, as she is menopausing, Kaysen finds that her vagina is constantly in pain from vestibulitis, as if ‘a little dentist drilling a little hole’, and she is forced by circumstance and her own stupidity, to go to series of incompetent doctors, herbalists, and biofeedbackists, that can do nothing to ease her pain. She refuses the treatment with the highest chance of success- an operation to remove the scar tissue, because she puts her faith in Internet claims, rather than her admittedly stolid doctor. (...)

(...) That Kaysen is so wise in describing these things after the fact but so stupid while living them- her choices in men, doctors, and refusing the obvious choice 99% of women would have made- is part of what makes for a good, light read, if not a mature life.

The book ends on this note:

‘Disease is one of our languages. Doctors understand what disease has to say about itself. It’s up to the person with the disease to understand what the disease has to say to her.
My vagina keeps trying to get my attention. It has something important to say to me. I'm listening.
I’m still listening.’

It’s a bizarre ending, as well, because even though she’s written the whole book, she hasn’t learned a damn thing. It’s not about her vagina, or since passed sex life, it’s about how she can cope with herself, and understanding that the hysterical nature of her emotional ills, and over-emphasis on sex and her sexuality, were what probably first brought about her vaginal woes, in rebellion against her poor sexual choices in partners. In short, she spent far too much time listening to her vagina, and that’s why she has led such an unhappy life.


Ce n'est pas de la critique littéraire, mais la démolition systématique de sentis et d'émotions liés à une problématique de douleur inexplicable. Il ne commente pas l'oeuvre, mais il condamne les choix de l'auteur en invalidant sa souffrance. Je trouve ses commentaires injustifiés et déplorables, indignes d'un homme de qualité.

Que ce genre de bonhomme "lettré" ne traverse jamais mon chemin!

23.3.10

je suis froide, sèche et inflexible

Plus du tiers des pages visitées sur mon blogue sont liées à mon message intitulé "vulves". On peut y cliquer sur des liens de sites montrant des vulves présentées de façon dite "non pornographique". Cette fascination pour le sexe est, comment dire, consternante. Comme si mon blogue attirait des yeux voyeurs, avides de sensations crues et triviales. Pourtant, Dieu sait que le but de ce blogue n'a rien à voir avec cela. JE VEUX GUÉRIR DE LA DOULEUR. C'est probablement le prix à payer.
Anyway, je sais que je suis utile à certaines femmes qui me lisent. J'aurais tellement aimé pouvoir lire, dans mes pires moments, les sentis d'une autre femme partageant le même genre de souffrance obscure que moi. Je vais continuer à écrire.

Ces jours-ci, le sexe m'est odieux, toutes ses manifestations me semblent obscènes et inappropriées. Probablement des fulgurances de mes années d'adolescence, lorsque mon anorexie a pris toute la place, et que j'ai banni mon corps jusqu'à l'os. Le sexe n'occupait pas mon imaginaire, j'étais bien au-dessus de "tout cela". Un pur esprit. J'ai toujours été comme ça. Incapable de jamais vraiment occuper mon corps comme il se doit. Ces relents de rigorisme primaire ne m'étonnent pas, bien au contraire, ils démontrent que je m'isole dans ma tête. Je ne fais pas assez de meetings (Alcooliques Anonymes). Je m'enfonce dans la pudibonderie.

18.3.10

vagin intelligent

























Ai lu d'un trait ce bouquin hier. Étrangement réconfortant malgré que l'auteur n'a pas trouvé de remède à sa vestibulite dans sa quête intense. (comme plusieurs d'entre nous qui avons couru d'un bord pis de l'autre à la recherche d'une solution, d'une cure, d'une réponse, n'importe quoi!)

Il y a des phrases comme celle-ci, qui trouvent en moi une forte réponse émotionnelle:
"Just because we don't understand the cause doesn't mean it isn't real".

Ou celle-ci:
"This is part of what's so bad about this disease. People feel responsible for it".

Le mot "vagin" est répété un million de fois, et, me concernant, cela a fait un bien fou. Le mot n'est pas secret, tabou, interdit ou au contraire candidement glorifié. Il ne décrit pas un organe sale, honteux. Il n'est pas mystifié non plus.

Le vagin de Susanna fait mal. Elle veut que cela revienne comme avant:
"The vagina is mostly like a pancreas and feels nothing. If it feels something, it is either erotically engaged or ill. All this is obvious if you have one. But half of us don't. I have one, and something went wrong with it".

Je conseille vivement ce livre à toutes les femmes qui souffrent dans leur sexe.

14.3.10

ego malade, corps altérable



"Rage Against The Machine" me décarcasse le système ce matin. À la limite, je peux atteindre avec la musique alternative un état semi-hypnotique qui me fait enfoncer dans le creux de mon être, le viscéral. Je ne peux pas aller là trop souvent et trop longtemps, parce que j'ai envie de m'y perdre et n'y plus revenir.

Traverser ses misères et sa réalité sans s'illusionner est un défi. Le rêve, les fantasmes éveillés et les illusions ont été longtemps mon pain quotidien. À quarante ans bien sonnés, j'ai réalisé que la souffrance occasionnée par toutes mes fuites est plus grande que l'apprentissage de la liberté de choisir que m'offre le réel vécu à froid.

Lorsque je voulais mourir je brûlais la chandelle par les deux bouts, tandis qu'aujourd'hui alors que je choisis de vivre, mon corps me lâche régulièrement. La vie est remplie de ces paradoxes idiots.

La vie est toujours plus forte que mon ego malade ou mon corps altérable. Accepter l'impermanence de toutes choses et en toutes choses et me laisser porter par le courant sans me révolter est ma Loi.

Je n'y arrive pas toujours.

7.3.10

condamnée à avaler des probiotiques











"C'est dégueulasse, ça pue, ça coûte cher, mais ça marche!"


-Qu'est-ce que c'est?

-C'est le fameux Bio-K, 50 milliards de bactéries probiotiques actives dans du lait.

-À quoi ça sert?

-Ben, à soulager mes intestins détraqués ma chère!

-Misère, mais tu souffres de partout!

-Ok, on se calme, mon vagin va très bien merci. Même que vendredi mon copain et moi avons copulé comme des fous devant un vieux film de Clint Eastwood "Les évadés d'Alcatraz". Ce ne sont que mes intestins qui, depuis trois semaines, se gonflent d'air sans aucune raison et me font un ventre de p'tite vieille. Heureusement, Bio-K aide.

-T'es vraiment condamnée à avaler ces cochonneries tout le temps!

-Ben oui....