17.1.10

coûte que coûte

Depuis ce matin j'ai des échauffements, comme si ma vulve était enflammée et dilatée. Je sais qu'à l'oeil nu on ne voit rien de spécial là, qu'une vulve de femme de quarante ans rasée impeccablement et parfaitement soignée.

Brutalement aujourd'hui mon sexe palpite, refait sa cérémonie glauque, sa danse macabre d'organe fou: j'ai énormément de leucorrhée, blanche et inodore, crémeuse. Ça pique un peu, je nettoie à l'eau. Sensation de bulles, de mouvements à l'intérieur du vagin, c'est les cendres chaudes avec les petits éclats acides habituels. Sensations parfaitement connues, parfaitement désagréables. Dès que je ressens cela, c'est l'anxiété automatique.

Il est désagréable de penser que cela fait trois semaines que je n'ai pas fait l'amour avec mon copain et que ce soir j'avais, comme par ironie du sort, l'intention de me payer une excitante et piquante partie de jambes en l'air.

Depuis que j'ai diminué de moitié ma dose de Celexa de 20 mg à 10 mg il y a sept jours, j'ai passé une semaine de fatigue extrême, avec une grande difficulté à me concentrer dans mes tâches, un début de nervosité face aux défis continuels de ma profession, etc. Aujourd'hui, les douleurs ont repris de façon subtile certes, mais elles sont là.

Je ne sais pas si tout est lié, mais j'ai pris du poids ces dernières semaines, peut-être cinq livres, peut-être plus. Je trouve cela formidable, enfin une vraie poitrine, et un poids santé. Ce mois-ci j'ai eu une ovulation très intense qui m'a même réveillée la nuit, les deux côtés du bas du ventre tiraillant fortement. Et maintenant cette glaire cervivale très abondante, et les sensations d'irritation au vagin qui viennent avec. Peut-être suis-je sensible ou allergique à mes propres sécrétions vaginales. Cependant, il est arrivé que j'aie très mal avec peu ou pas de sécrétions.

Faut-il que je redevienne maigre pour diminuer l'intensité de mes ovulations, diminuer les leucorrhées, diminuer l'irritation, diminuer la folie de l'obsession d'avoir mal, etc. Folie n'est-ce pas. En fait, pour dire franc, je suis terrorisée à l'idée d'avoir mal au vagin, je sais que me peur est devenue une réelle problématique de santé mentale, une forme de phobie.

Cet après-midi j'ai décidé de continuer avec Celexa, et reprendre la dose usuelle, compte tenu "que cela donne des résultats". Concernant l'autre pilule (le tricyclique), je la garde dans ma pharmacie. Je retourne voir le docteur Lambert de la clinique VUVA dans cinq mois pour le suivi de ma vaginodynie. Si il constate que les douleurs sont contrôlées, il sera content pour moi. Qui ne le serait pas?

Seul hic, dans la panique d'avoir mal, j'ai pris impulsivement le double de la dose prescrite de Celexa. Oui, c'est parfaitement idiot. Que celles qui n'ont pas agi impétueusement face à leur douleur me lancent la première pierre.

Et ce soir je baise. Coûte que coûte. Peu importe ce que cela coûte.

15.1.10

molécules maudites

J'ai diminué de moitié mes doses journalières de Celexa (Citalopram) depuis dimanche dernier, antidépresseur léger que je prenais depuis le mois d'août pour mettre un frein à mes pensées obsessionnelles à l'idée d'avoir mal à l'intérieur du vagin. Les pensées irrationnelles ont disparu, le mal physique est resté. Et puis, de semaine en semaine, cela s'est estompé.

J'ai coupé de moitié mes doses journalières de Celexa: mon cerveau est en caoutchouc. Je suis amorphe et crevée. Les doses massives de caféine que je m'envoie durant la journée n'ont aucun effet. Je ne vois plus la vie de la même façon. Pénible de constater à quel point je suis rendue dépendante de cette stupide molécule. Ma pharmacienne m'a recommandé de diminuer de moitié Celexa une semaine avant de commencer le Desipramine (Norpramine) à faible dose la semaine prochaine, et l'altérner avec Celexa une journée sur deux. Pour enfin ne prendre que le tricyclique la troisième semaine.

Tricycliques recommandés pour les femmes atteintes de vulvodynie par les médecins qui connaissement cette condition. C'est ce que le docteur Lambert m'a recommandé pour ma vaginodynie.

Je fais ce qu'il faut, si je veux des résultats.

9.1.10

la vaginodynie en une image

Atomisk.com semble avoir trouvé le meilleur moyen de faire comprendre l'effet "brûlant" d'une vaginodynie...

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2.1.10

qu'est-ce que ça prend pour vivre

Lorsque j'ai appris que l'écrivain Nelly Arcan s'était pendue, en septembre dernier, j'ai eu mal, comme si elle avait été une amie ou une soeur. J'ai pleuré, c'était le matin. J'ai pleuré, je ne pleure jamais.

À la lecture de son premier livre, Putain, livre irrévérencieux, sombre, follement osé et écrit admirablement, je l'ai jalousée. J'aurais voulu, moi aussi, écrire un livre pareil, corrosif et brûlant, et surtout pouvoir l'assumer.

Malgré les bévues en entrevue, les maladresses, les trouées de son âme perçues à travers la transparence de poupée de son regard fixe, elle a continué de se dire.

Être écrivain vedette un jour, et le lendemain se glisser une corde autour du cou, petite attache de gazelle délicate et arrêter tout.

La littérature n'est pas suffisante. Qu'est-ce que ça prend pour vivre.

Peut-être avoir la capacité de dire merci.

Aujourd'hui je vous dis merci, Caroline, René, et tous celles et ceux qui me lisent dans l'anonymat de la Grande Toile. Depuis le 22 octobre dernier, date de création de ce blogue, j'ai senti que j'étais moins seule. Cela m'a donné du courage, et une forme d'acceptation.

Dans mon cas, l'écriture m'aide à vivre.

1.1.10

béance

Lorsque je décide de ne pas mettre de sous-vêtements pour faire "aérer" la zone sensible entre mes jambes, une douleur diffuse s'installe. Il semble y avoir un lien entre cette béance et une forme subtile de perméabilité aux stimuli extérieurs: mon corps n'est plus que cette vulve qui fonctionne à découvert, qui saisit brutalement la réalité aux innumérables sollicitations, et interprète cela comme une agression peut-être, et induit de la douleur. Si je mets des sous-vêtements, cela n'arrive pas.

Lorsque je suis nue sous mes jupes, j'ai en tête cette scène du film "Bleu" de Krysztof Kieslowski. Julie sort de la piscine, Lucie s'accroupit, laissant voir son sexe découvert, sans culotte. La vulve offerte n'est pas outrageante pour Julie. C'est une belle scène. C'est du cinéma.