Je redeviens femme. Je suis fertile, je suis réglée au quart de tour, tous les symptômes de mon état sont normaux: je suis une femme qui a mal au ventre et qui est fatiguée parce qu'elle a ses règles.
Je me permets de me croiser un peu les jambes. Je porte des pantalons durant la journée. Je ne pense pas à mon vagin: il a son autonomie propre. Il fait ce qu'il a à faire: permettre l'écoulement régulier du sang utérin, du petit nid rendu inutile. C'est gluant, ça pue, ça fait mal et c'est absolument merveilleux.
L'autre jour la naturopathe me dit: "Instinctivement, que penses-tu de ta situation?"
- Trois choses.
Ça part d'un événement émotionnellement déclencheur de douleur en 2002. Le médecin de la clinique VUVA a reconnu un choc post-traumatique non évacué, la sexologue que j'ai consulté ensuite a partagé cet avis. J'ai vu cette spécialiste durant plusieurs mois, et il y a eu des mots et des pensées qui ont traversé le souvenir de l'événement. Il pourrait y avoir une persistance résiduelle des symptômes d'origine.
Je pense qu'ayant eu un premier épisode de fibromyalgie en 2004, je ressens plus la douleur que la moyenne des gens n'ayant pas éprouvé cette condition. Il y a une étude qui démontre que certaines femmes ayant des douleurs chroniques au vagin ressentent des stimuli que les autres femmes ne sentent pas, au vagin et ailleurs sur le corps. Une sensibilité exacerbée donc.
Comme d'autres ont leur fragilité, j'aurais une flore vaginale particulièrement vulnérable aux perturbations.
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Cela, néanmoins, n'explique pas pourquoi, lorsque je suis menstruée, je n'ai jamais mal. Les douleurs me lâchent complètement.
La nature est imprévisible: un jour généreuse, souriante et pleine de délicatesse, le lendemain brutale et sans pitié.
1 commentaire:
Moi aussi c'est la même chose, vive les menstruations!! Mais les 2 semaines qui suivent ne sont pas roses...
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