Il y a quelque chose qui s'est miraculeusement emparé de moi hier soir et qu'on appelle l'appétit sexuel. Cela s'est déclenché spontanément, dans un moment d'abandon surprise à la chair, à la vie.
J'étais dans la salle de bain de l'appartement de mon homme. Il est venu me demander si cela me tentait d'aller au bowling. Un bowling spécial de nuit, pour amasser des fonds pour Narcotiques Anonymes. Il était minuit trente environ.
- Jamais dans cent ans, je suis claquée, plutôt te faire une pipe!
L'homme, une lueur lubrique dans les yeux:
- Ha oui?
- Certainement monsieur, tiens, installe-toi ici sur le bord du bain....
Et une magnifique petite danse des sens a suivi, sincère, familière, essentielle. Armistice, renoncement temporaire à toute forme de rationalisation liée aux ¨dangers d'une contamination quelconque de ma flore vaginale¨. Zéro pensée telle que: ¨Je vais le payer cher, les ébats sexuels ne sont tellement pas nécessaires à ma vie de toute façon, pourquoi risquer cela maintenant¨.
Plus tard je me suis dit que c'était le temps ou jamais d'expérimenter des formes normales de relations intimes avec mon homme, afin que lors de la rencontre en décembre à la clinique VUVA je puisse être vérifiée en ayant eu les dernières semaines une sexualité normale, et non pas en m'étant protégée de façon systématique de toute forme d'irritants extérieurs. L'examen déterminera quel genre de dommage j'ai, ou n'ai pas, et s'inscrira dans un vécu riche et non une dimension de ma vie complètement aseptisée.
Lors de la rencontre de jeudi dernier organisée par l'organisme ELVA, la sexologue invitée a insisté sur l'importance de goûter à l'aspect ludique des rapports sains et intimes entre gens qui s'aiment, malgré la maladie. ¨Il y a tant de manières possible de s'aimer, de se donner du plaisir, en dehors des zones propres à la vulve. C'est pratiquement illimité¨.
Oui, je suis bien d'accord. Mais avant de jouer, il faut être dans une magnifique disposition d'esprit. Hier, je l'étais.
Aujourd'hui, je suis bien. Je n'ai pas mal. Je suis respectée à cent pour cent par mon homme. J'ai ce blogue, qui me permet d'exprimer mes fragilités, mes souffrances et mes espoirs. J'ai l'organisme ELVA qui soutient les femmes aux prises avec des douleurs vulvo-vaginales et qui est vraiment là pour elles (les administratrices de cet organisme sont toutes des femmes souffrant de vulvodynie, elle ne sont pas des spécialistes). J'ai rendez-vous à la clinique VUVA en décembre.
Hier soir, j'ai pris un dessert, une énorme pointe de tarte de tarte à la noix de coco au restaurant. Cela fait des mois que je n'incorpore aucun aliment sucré à mon alimentation de peur de nourrir par la bande ces méchants candida. Et à chaque fois que je me permettais une minuscule gâterie, mon vagin se crispait, dans une espèce de mécanique infernale, prédisposant à la souffrance à venir. Inutile de dire la folie de ce spasme insensé, incontrôlable. Alors, je compensais par des quantités industrielles de yogourt nature, et des probiotiques en capsule. Et j'avais mal. Folie n'est-ce pas.
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