27.2.10

vulvodynie: petite présentation par un docteur...

diaporama sur les vulvodynies et brûlures vaginales

Excellente présentation sur les vulvodynies et brûlures vaginales du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français. Le médecin fait plusieurs mentions, sans la nommer précisément, à la vaginodynie. Notamment à la partie 14: douleurs vaginales chroniques et désespérantes.

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25.2.10

dormir, dit-elle



















Hôtel Fox, Danemark

23.2.10

Le docteur qui n'aimait pas les femmes

Ai vu hier un espèce de docteur fou qui m'a fait mon test Pap annuel (cytologie du col de l'utérus). Je me suis installée sur la couchette. Après que j'aie déposé les deux pieds dans les étriers, jambes bien écartées, je me suis avancée plus avant, comme il me l'a demandé. Sans m'avertir, il a enfoncé brusquement en moi quelque chose de dur et de froid, ce spéculum détesté de toutes les femmes que je connais, de la plus jeune à la plus zen en passant par la plus habituée. Il s'est choqué contre la lampe (IKEA) qui illuminait mal la zone, à ce que j'ai compris. Alors qu'il essayait de déplacer la lampe d'une main afin d'obtenir une clarté optimale, de l'autre il essayait d'enfoncer le spéculum qui a résisté à ses multiples essais frénétiques. Il s'est repris en essayant plusieurs angles, en forçant la pénétration, percutant une demi-douzaine de fois les parois intérieures de mon vagin. Finalement, cela s'est arrêté, et je n'ai rien senti lorsqu'il a pris l'échantillon du col de l'utérus. Il a ensuite extirpé l'engin de mon vagin, m'a dit qu'il me vérifierait manuellement la zone, ce qu'il a fait rapidement sans un mot.

Ce que j'ai pensé à ce moment-là: "Je suis comme une grosse vache qu'on palpe et triture", et "Cet homme-là n'aime pas les femmes".

Nous ne sommes jamais vraiment nous-mêmes lorsqu'un inconnu brutal plonge à l'intérieur de notre intimité même si cet individu se fait appeler "docteur". Tout ceci est désolant et déroutant, violent même. La vie est violente.

L'infirmière immobile et muette m'a donné une boîte de kleenex pour m'essuyer. Le docteur et l'infirmière sont sortis. Alors que je m'essuyais entre les fesses parce que le liquide vaginal avait semblablement coulé jusqu'en arrière et que j'étais nue à partir des reins, le docteur est revenu une vingtaine de secondes plus tard et s'est installé à son bureau sans s'excuser de son intrusion. Il n'y avait aucun rideau pour m'isoler. Devant lui, j'ai remis ma culotte et mon jean. Je me suis assise en face de lui, j'ai remis mes chaussettes et mes bottes rapidement, il m'a demandé si j'avais besoin d'autre chose.

- Non.

C'est à cause des femmes comme moi que les médecins sont inhumains peut-être. Parce que je ferme ma gueule, et me sauve en courant en me disant que je suis chanceuse d'être en santé et de n'avoir à fréquenter ces horribles personnes que pour un test Pap, quelques pilules ou une verrue plantaire.

Et puis, j'ai le docteur Lambert de la clinique VUVA. Lui, c'est un vrai.

12.2.10

on ne guérit pas d'une vaginodynie, on vit avec

Je pensais que l'écriture de ce blogue, l'accumulation de connaissances sur les douleurs chroniques, une certaine forme de distance éveillée par rapport à moi-même induite par la méditation et la prise d'un léger antidépresseur aux vertus anxiolytiques et anti-phobiques, le soutien du groupe ELVA, etc., me blinderaient.

Lorsque la douleur s'éveille, je suis nue, vulnérable, sans défense. Hier soir, folie pure: les douleurs ont recommencé, tenaces, sans rien autour, profondément à l'intérieur du vagin. Une douleur sèche, âpre, mordante. J'ai paniqué. Une forme de terreur pure m'a tenue éveillée jusqu'aux petites heures ce matin, me laissant plus ébranlable que jamais. Je ne peux pas empêcher mon esprit détraqué de considérer cette douleur comme une menace à mon intégrité.

Lorsque je vais marcher pour me rendre au métro ce matin, j'aurai l'impression mille fois ressentie d'être une femme trouée, mutilée dans ma féminité, anormale. N'est-ce pas déplorable.

6.2.10

je vais bien

Tout va bien. Je n'ai pas mal. Mon vagin est parfaitement fonctionnel, je n'ai ni mal ni la nuit, ni le jour. Comme la douleur est apparue, parfaitement insupportable, pour environ cinq mois, de juin à novembre 2009, elle s'est estompée, dissoute dans l'univers, et a disparu.

Il y a de ces choses dans la vie qui sont insondables, en voici une, cette vaginodynie récurrente, qui apparait et disparait spontanément sans cause apparente. Et ce n'est pas "dans ma tête". Que non.

Seule chose qui reste: le choix d'accepter sans réserve que pour aujourd'hui, je suis sans symptômes de douleur, et que demain cela pourrait être l'agonie d'une souffrance qui n'a pas de nom.

17.1.10

coûte que coûte

Depuis ce matin j'ai des échauffements, comme si ma vulve était enflammée et dilatée. Je sais qu'à l'oeil nu on ne voit rien de spécial là, qu'une vulve de femme de quarante ans rasée impeccablement et parfaitement soignée.

Brutalement aujourd'hui mon sexe palpite, refait sa cérémonie glauque, sa danse macabre d'organe fou: j'ai énormément de leucorrhée, blanche et inodore, crémeuse. Ça pique un peu, je nettoie à l'eau. Sensation de bulles, de mouvements à l'intérieur du vagin, c'est les cendres chaudes avec les petits éclats acides habituels. Sensations parfaitement connues, parfaitement désagréables. Dès que je ressens cela, c'est l'anxiété automatique.

Il est désagréable de penser que cela fait trois semaines que je n'ai pas fait l'amour avec mon copain et que ce soir j'avais, comme par ironie du sort, l'intention de me payer une excitante et piquante partie de jambes en l'air.

Depuis que j'ai diminué de moitié ma dose de Celexa de 20 mg à 10 mg il y a sept jours, j'ai passé une semaine de fatigue extrême, avec une grande difficulté à me concentrer dans mes tâches, un début de nervosité face aux défis continuels de ma profession, etc. Aujourd'hui, les douleurs ont repris de façon subtile certes, mais elles sont là.

Je ne sais pas si tout est lié, mais j'ai pris du poids ces dernières semaines, peut-être cinq livres, peut-être plus. Je trouve cela formidable, enfin une vraie poitrine, et un poids santé. Ce mois-ci j'ai eu une ovulation très intense qui m'a même réveillée la nuit, les deux côtés du bas du ventre tiraillant fortement. Et maintenant cette glaire cervivale très abondante, et les sensations d'irritation au vagin qui viennent avec. Peut-être suis-je sensible ou allergique à mes propres sécrétions vaginales. Cependant, il est arrivé que j'aie très mal avec peu ou pas de sécrétions.

Faut-il que je redevienne maigre pour diminuer l'intensité de mes ovulations, diminuer les leucorrhées, diminuer l'irritation, diminuer la folie de l'obsession d'avoir mal, etc. Folie n'est-ce pas. En fait, pour dire franc, je suis terrorisée à l'idée d'avoir mal au vagin, je sais que me peur est devenue une réelle problématique de santé mentale, une forme de phobie.

Cet après-midi j'ai décidé de continuer avec Celexa, et reprendre la dose usuelle, compte tenu "que cela donne des résultats". Concernant l'autre pilule (le tricyclique), je la garde dans ma pharmacie. Je retourne voir le docteur Lambert de la clinique VUVA dans cinq mois pour le suivi de ma vaginodynie. Si il constate que les douleurs sont contrôlées, il sera content pour moi. Qui ne le serait pas?

Seul hic, dans la panique d'avoir mal, j'ai pris impulsivement le double de la dose prescrite de Celexa. Oui, c'est parfaitement idiot. Que celles qui n'ont pas agi impétueusement face à leur douleur me lancent la première pierre.

Et ce soir je baise. Coûte que coûte. Peu importe ce que cela coûte.