Lorsque j'ai appris que l'écrivain Nelly Arcan s'était pendue, en septembre dernier, j'ai eu mal, comme si elle avait été une amie ou une soeur. J'ai pleuré, c'était le matin. J'ai pleuré, je ne pleure jamais.
À la lecture de son premier livre, Putain, livre irrévérencieux, sombre, follement osé et écrit admirablement, je l'ai jalousée. J'aurais voulu, moi aussi, écrire un livre pareil, corrosif et brûlant, et surtout pouvoir l'assumer.
Malgré les bévues en entrevue, les maladresses, les trouées de son âme perçues à travers la transparence de poupée de son regard fixe, elle a continué de se dire.
Être écrivain vedette un jour, et le lendemain se glisser une corde autour du cou, petite attache de gazelle délicate et arrêter tout.
La littérature n'est pas suffisante. Qu'est-ce que ça prend pour vivre.
Peut-être avoir la capacité de dire merci.
Aujourd'hui je vous dis merci, Caroline, René, et tous celles et ceux qui me lisent dans l'anonymat de la Grande Toile. Depuis le 22 octobre dernier, date de création de ce blogue, j'ai senti que j'étais moins seule. Cela m'a donné du courage, et une forme d'acceptation.
Dans mon cas, l'écriture m'aide à vivre.
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