Ai vu hier un espèce de docteur fou qui m'a fait mon test Pap annuel (cytologie du col de l'utérus). Je me suis installée sur la couchette. Après que j'aie déposé les deux pieds dans les étriers, jambes bien écartées, je me suis avancée plus avant, comme il me l'a demandé. Sans m'avertir, il a enfoncé brusquement en moi quelque chose de dur et de froid, ce spéculum détesté de toutes les femmes que je connais, de la plus jeune à la plus zen en passant par la plus habituée. Il s'est choqué contre la lampe (IKEA) qui illuminait mal la zone, à ce que j'ai compris. Alors qu'il essayait de déplacer la lampe d'une main afin d'obtenir une clarté optimale, de l'autre il essayait d'enfoncer le spéculum qui a résisté à ses multiples essais frénétiques. Il s'est repris en essayant plusieurs angles, en forçant la pénétration, percutant une demi-douzaine de fois les parois intérieures de mon vagin. Finalement, cela s'est arrêté, et je n'ai rien senti lorsqu'il a pris l'échantillon du col de l'utérus. Il a ensuite extirpé l'engin de mon vagin, m'a dit qu'il me vérifierait manuellement la zone, ce qu'il a fait rapidement sans un mot.
Ce que j'ai pensé à ce moment-là: "Je suis comme une grosse vache qu'on palpe et triture", et "Cet homme-là n'aime pas les femmes".
Nous ne sommes jamais vraiment nous-mêmes lorsqu'un inconnu brutal plonge à l'intérieur de notre intimité même si cet individu se fait appeler "docteur". Tout ceci est désolant et déroutant, violent même. La vie est violente.
L'infirmière immobile et muette m'a donné une boîte de kleenex pour m'essuyer. Le docteur et l'infirmière sont sortis. Alors que je m'essuyais entre les fesses parce que le liquide vaginal avait semblablement coulé jusqu'en arrière et que j'étais nue à partir des reins, le docteur est revenu une vingtaine de secondes plus tard et s'est installé à son bureau sans s'excuser de son intrusion. Il n'y avait aucun rideau pour m'isoler. Devant lui, j'ai remis ma culotte et mon jean. Je me suis assise en face de lui, j'ai remis mes chaussettes et mes bottes rapidement, il m'a demandé si j'avais besoin d'autre chose.
- Non.
C'est à cause des femmes comme moi que les médecins sont inhumains peut-être. Parce que je ferme ma gueule, et me sauve en courant en me disant que je suis chanceuse d'être en santé et de n'avoir à fréquenter ces horribles personnes que pour un test Pap, quelques pilules ou une verrue plantaire.
Et puis, j'ai le docteur Lambert de la clinique VUVA. Lui, c'est un vrai.
3 commentaires:
combien de fois j'ai vécu cette situation désolante...
Bonjour!
je tenais à vous remercier pour vos beaux textes qui m'ont émus et qui m'ont aidé. Je suis infirmiere et je souffre de fibromyalgie depuis plusieurs années,une maladie qui comme la vulvodynie est mal comprise et difficile à traiter. J,ai eu des moments tres difficiles dans ma vie mais maintenant grace à un nouveau conjoint comprehensif,l,exercise et la medication je vie tres bien avec ma maladie. Vous ecrivez tres bien mais votre texte aurait pu s'intituler la femme souffrante qui n,aime pas les hommes. Je trouve cela bien bizarre qu'un medecin soit accompagné d'une infirmiere lors d'un examen gynecologique dans un cabinet. Il a du sentir votre nevrose et a souhaité etre accompagné par une infirmiere pour se proteger,aussi les speculums utilisés en cabinet ne sont plus en metal mais en plastique et donc pas froid(pas plus agreable par contre). Pourquoi etre vous allé voir un generaliste alors que vous aviez un specialiste de la vulve? Et pourquoi denoncer un medecin? J,aimerais bien aviser ce medecin de votre blog et il devrait vous poursuivre!
Merci encore de votre blog mais utiliser le avec precaution.
Louisa F.
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