Je suis obsédée par les probiotiques. Je suis contente parce que les probiotiques sont à la mode. Il semble qu’il faut en ingurgiter régulièrement sinon nous ne serons pas en bonne santé. Il y a dix ans personne ne parlait de bactéries bonnes pour l’immunité, la digestion, les flores vaginales et intestinales. Maintenant on ne nous parle que de cela. Tous ces yogourts, jus, capsules avec des ajouts de lactobacilles vivants.
Le Bio-K avec sa super souche d’acidophilus, qui promet un « équilibre probiotique dès la mise en bouche ». Le BioBest Maximmunité avec ses dix milliards de cultures probiotiques actives. Le Probiotique complexe extra-fort de cinquante milliards de microorganismes par capsule acheté à la pharmacie du coin, avec une concentration initiale de soixante-cinq milliards de bonne bactéries, qui promet « une lutte intense aux infections bactériennes et un renforcement du système immunitaire ». Le Probiostat Vaginal, capsules pour la santé vaginale, avec quatre milliards de micro-organismes viables par capsule, qui est un « traitement adjuvant aux infections vaginales afin de restaurer et de maintenir une flore vaginale normale ». Adjuvant voulant dire « un produit s’additionnant à un autre, destiné à améliorer l’efficacité de l’autre produit ». Qu’est-ce que cela veut bien pouvoir dire. Mais j’achète, j’apporte à la maison, j’ingère et insère.
Je mange le yogourt nature en quantité industrielle, le matin, souvent le soir, en collation, dès que je peux. C'est la base de mon alimentation. J'en mets partout. Dans les sauces, les vinaigrettes, les recettes de muffins, de gâteaux. Au supermarché on me regarde drôlement avec mes cinq à sept pots de 750 grammes de yogourt dans mon panier.
J’ai acheté un « prébiotique ». Le vendeur du magasin d’aliments naturels me dit : « C’est pour prévenir les carences en bonnes bactéries ». J’en saupoudre une bonne quantité sur les aliments ou je fais dissoudre la poudre dans un liquide chaud. Goût ignoble. J’en prends, il semble que cela doit être bon pour moi.
À chaque fois que j’avale un produit contenant des bactéries actives, il semble que mon corps dit merci et que je ne peux plus souffrir et être malade. En fait, je sais que tous ces produits n’ont pour but que de faire diminuer mes inquiétudes face aux vaginites, vaginoses et tutti quanti. Elles me donnent bonne conscience.
« Je fais tout pour ma santé vaginale, je n’aurai pas de problème ».
31.10.09
27.10.09
sexe et jeunesse
Hier soir je me suis couchée dans un état de douce euphorie après avoir découvert sur internet le site de l'Association pour les femmes atteintes de maladies vulvo-vaginales (ELVA). J'ai eu une magnifique bouffée d'espoir : je me suis dit que j'irais chercher de l'aide, qu’on me prendrait au sérieux, qu’on me donnerait peut-être des références de médecins de Montréal prêts à me recevoir afin faire un suivi systématique de mes symptômes et élaborer un plan de match cohérent et personnalisé. Le rêve, quoi.
Je me suis inscrite à la causerie organisée par cette association qui aura lieu à l'UQAM (université du Québec à Montréal) le 26 novembre prochain.
Je me suis inscrite à la causerie organisée par cette association qui aura lieu à l'UQAM (université du Québec à Montréal) le 26 novembre prochain.
***
Aujourd'hui mardi je me sens un peu glauque, la vulve me chauffe, transpire, suinte, je sens des bulles d'air à l'intérieur du sexe, ça coule un peu. J’ai le sentiment que mon sexe va lâcher quelque chose, on dirait que je perds le contrôle du bas de mon corps. Mon sexe ne répond plus à ce pourquoi il est destiné : me ficher la paix. Et être là, lorsque j’ai envie d’exulter.
J’ai quarante ans, mon sexe n’est plus mon allié. C’est comme si, après des années de bons et loyaux services, il devient capricieux et lâche ses acides de révolte sournoise.
« Tu as usé et abusé de ce sexe, et bien voilà maintenant tu vas payer pauvre femme. Tu veux encore profiter de la vie et de ta féminité, mais oublie ça, tu es vieille, finie, tu serais bien folle d’exiger un sexe fonctionnel et accommodant, retire-toi et et laisse la place aux jeunes ».
26.10.09
la culotte
Lundi matin réveil doux, je me glisse hors du lit et sens immédiatement à l'intérieur de mon sexe une espèce de sensation de "bulles", de "mouillé", quelque chose qui coule, qui glisse, qui descend. Lorsque je ressens cela, il semble que c'est l'infection qui me ronge, il y a quelque chose d'anormal "LÀ".
Ce soir cela fera cinq jours que j'aurai pris mes traitements de Fluconazole 150 mg unidose et le Terazol.
Sur le livret d'instructions du Fluconazole: "Si vos symptômes ne sont pas atténués après trois à cinq jours, veuillez en aviser votre médecin".
Dans mon cas, les symptômes ne sont pas atténués, ils sont polymorphes.
J'ai recommencé à porter des sous-vêtements (nettoyés à l'eau bouillante au savon organique hypoallergène et rincés trois fois), mais je les réajuste souvent discrètement pour ne pas qu'ils collent à ma vulve. L'infirmière de la clinique mercredi dernier m'a dit que ce n'était peut-être pas une bonne idée de ne jamais porter de culotte, je la cite: "Parce que l'air est peut-être sale". Si je n'avais pas été aussi découragée et vulnérable, j'aurais ri.
Une infirmière diplômée d'une clinique de Montréal qui me dit sans rire ce genre d'insanité. Croyez-moi ou non, mais depuis je mets une culotte. Et si, effectivement, l'air ambiant allait contaminer ma vulve, fragiliser la zone ou je ne sais trop quoi. J'écris cela et me trouve excessivement pathétique.
De toute façon, je n'étais plus capable de me retrouver nue sous mes jupes. Je me sens vulnérable lorsque je marche dans l'édifice où je travaille et qu'on me regarde ou me parle tout en sachant qu'à portée de main, mon sexe nu est là, qui palpite. J'en éprouve de la gêne.
Lorsque je m'assied, il faut que je fasse attention à ne pas coller le vêtement sur ma vulve, donc j'écarte un peu les jambes, je ne les croise plus parce que ça colle et qu'il me semble que ça chauffe plus, j'ai peur de tacher mes vêtements, je vérifie dix fois par jour que ma vulve ne "coule" pas.
Avec une culotte, j'essaie de n'accorder aucune importance à ma vulve. Elle se tient bien tranquille, cachée, je suis comme les autres filles. Il me semble.
Ce soir cela fera cinq jours que j'aurai pris mes traitements de Fluconazole 150 mg unidose et le Terazol.
Sur le livret d'instructions du Fluconazole: "Si vos symptômes ne sont pas atténués après trois à cinq jours, veuillez en aviser votre médecin".
Dans mon cas, les symptômes ne sont pas atténués, ils sont polymorphes.
J'ai recommencé à porter des sous-vêtements (nettoyés à l'eau bouillante au savon organique hypoallergène et rincés trois fois), mais je les réajuste souvent discrètement pour ne pas qu'ils collent à ma vulve. L'infirmière de la clinique mercredi dernier m'a dit que ce n'était peut-être pas une bonne idée de ne jamais porter de culotte, je la cite: "Parce que l'air est peut-être sale". Si je n'avais pas été aussi découragée et vulnérable, j'aurais ri.
Une infirmière diplômée d'une clinique de Montréal qui me dit sans rire ce genre d'insanité. Croyez-moi ou non, mais depuis je mets une culotte. Et si, effectivement, l'air ambiant allait contaminer ma vulve, fragiliser la zone ou je ne sais trop quoi. J'écris cela et me trouve excessivement pathétique.
De toute façon, je n'étais plus capable de me retrouver nue sous mes jupes. Je me sens vulnérable lorsque je marche dans l'édifice où je travaille et qu'on me regarde ou me parle tout en sachant qu'à portée de main, mon sexe nu est là, qui palpite. J'en éprouve de la gêne.
Lorsque je m'assied, il faut que je fasse attention à ne pas coller le vêtement sur ma vulve, donc j'écarte un peu les jambes, je ne les croise plus parce que ça colle et qu'il me semble que ça chauffe plus, j'ai peur de tacher mes vêtements, je vérifie dix fois par jour que ma vulve ne "coule" pas.
Avec une culotte, j'essaie de n'accorder aucune importance à ma vulve. Elle se tient bien tranquille, cachée, je suis comme les autres filles. Il me semble.
25.10.09
flux et reflux
Flux et reflux de cette douleur ce soir. Lorsque mon vagin brûle, je suis envahie par cette brûlure. Mon cerveau est constamment sollicité, il est pénible de vaquer aux occupations quotidiennes. Avoir du plaisir est moins plaisant. Manger est moins bon, parler doucement à son enfant et l'écouter avec une certaine ouverture d'esprit est moins facile. Je fais les choses rapidement, en me déplaçant vite. Lorsque je marche vite, je sens moins la douleur. Je porte des vêtements informes qui laissent aérer la zone: je ne supporte plus les vêtements serrés.
J'essaie d'occulter la douleur mais il y a une partie de moi qui se demande:
"Pourquoi ai-je aussi mal, qu'est-ce qui se passe dans ce vagin, ce n'est pas normal, il ne peut pas ne pas y avoir de cause, le médicament doit avoir commencé à faire son effet, je savais que ça ne donnerait rien, la prise de Fluconazole et l'autre truc à insérer dans le vagin dont je ne peux même pas me rappeler le nom a certainement bousillé ma flore ou je ne sais trop quoi comme cela a déjà fait dans le passé, pourquoi ai-je fait confiance à ce docteur méprisant qui a posé son diagnostic en visualisant la zone durant trois minuscules secondes, etc."
N'est-il pas lisse et rose, ce vagin, capable d'effectuer ce qu'un vagin doit faire naturellement: garder un taux d'acidité stable, excréter les petits déchets microscopiques, se garder dans un état d'humidité favorable, sécréter à l'aide de toutes ces glandes plus spécialisées les unes que les autres les substances mystérieuses permettant la reproduction, comme le glissement de ce sperme vers le tréfonds de mes entrailles, l'écoulement naturel du sang.
Aujourd'hui, je suis allée à la librairie avec mon homme. Nous avons regardé un livre de photographies d'art extrêmement révélatrices. Très excitant. Nous sommes revenus en hâte à la maison. Je lui ai dis: "Tu sais, j'ai envie de baiser mais on peut oublier la pénétration même si ça me fait tellement chier de ne pas le faire".
-On fera autre chose.
Alors, on a fait autre chose.
Je me sens diminuée, pas tout à fait femme. Je ressens avec tristesse l'impossibilité de prendre corps avec mon désir pour l'autre.
Et je boude mon plaisir. Comment en effet puis-je jouir sans arrière-pensée lorsque je sais que les orgasmes envolés, finis, il ne restera que la douleur.
J'essaie d'occulter la douleur mais il y a une partie de moi qui se demande:
"Pourquoi ai-je aussi mal, qu'est-ce qui se passe dans ce vagin, ce n'est pas normal, il ne peut pas ne pas y avoir de cause, le médicament doit avoir commencé à faire son effet, je savais que ça ne donnerait rien, la prise de Fluconazole et l'autre truc à insérer dans le vagin dont je ne peux même pas me rappeler le nom a certainement bousillé ma flore ou je ne sais trop quoi comme cela a déjà fait dans le passé, pourquoi ai-je fait confiance à ce docteur méprisant qui a posé son diagnostic en visualisant la zone durant trois minuscules secondes, etc."
N'est-il pas lisse et rose, ce vagin, capable d'effectuer ce qu'un vagin doit faire naturellement: garder un taux d'acidité stable, excréter les petits déchets microscopiques, se garder dans un état d'humidité favorable, sécréter à l'aide de toutes ces glandes plus spécialisées les unes que les autres les substances mystérieuses permettant la reproduction, comme le glissement de ce sperme vers le tréfonds de mes entrailles, l'écoulement naturel du sang.
Aujourd'hui, je suis allée à la librairie avec mon homme. Nous avons regardé un livre de photographies d'art extrêmement révélatrices. Très excitant. Nous sommes revenus en hâte à la maison. Je lui ai dis: "Tu sais, j'ai envie de baiser mais on peut oublier la pénétration même si ça me fait tellement chier de ne pas le faire".
-On fera autre chose.
Alors, on a fait autre chose.
Je me sens diminuée, pas tout à fait femme. Je ressens avec tristesse l'impossibilité de prendre corps avec mon désir pour l'autre.
Et je boude mon plaisir. Comment en effet puis-je jouir sans arrière-pensée lorsque je sais que les orgasmes envolés, finis, il ne restera que la douleur.
zéro douleur
Aucune douleur au réveil. C'est comme si mon cerveau pouvait se mettre en éveil pour autre chose que penser à cela, en arrière-plan de toutes mes activités, à épier les signes de ce corps, préparer la stratégie suivante pour avoir l'impression d'avoir un pouvoir quelconque sur cette chose entre mes jambes.
Donc, ce matin, tranquillement, je prépare mon café, je vais dans la salle de bain et me peigne doucement, me maquille doucement. Quel calme à l'intérieur de moi. Le plaisir de faire des petites choses et ne penser à rien d'autre.
La douleur s'est endormie, pas de brûlements, pas d'échauffements, pas d'écoulements, pas de cisaillements.
Il fait beau, il reste des feuilles aux arbres, je vais aller me promener, sans oublier néanmoins de passer au magasin d'aliments naturels me chercher les lactobacilles nécessaires à l'équilibre de ma flore vaginale après ce comprimé de Fluconazole que j'ai pris mercredi soir, et qui, selon certaines femmes, "bousillerait" complètement la flore vaginale. 30$ la bouteille de 10 ovules, à insérer tous les soirs, pour ne pas prendre de chance.
Certains médecins croient qu'elles ne sont d'aucune utilité, plusieurs femmes en ont senti les effets positifs. Moi, ça fait des années que j'en utilise régulièrement, lorsque je me sens particulièrement inconfortable, pas tout à fait certaine d'être infectée et voulant mettre toutes mes chances de mon côté. Je ne sais pas jusqu'à quel point c'est utile. Il me semble qu'il n'y a rien qui serve à rien.
Qui croire, quoi faire. Ma stratégie: faire quelque chose.
Donc, ce matin, tranquillement, je prépare mon café, je vais dans la salle de bain et me peigne doucement, me maquille doucement. Quel calme à l'intérieur de moi. Le plaisir de faire des petites choses et ne penser à rien d'autre.
La douleur s'est endormie, pas de brûlements, pas d'échauffements, pas d'écoulements, pas de cisaillements.
Il fait beau, il reste des feuilles aux arbres, je vais aller me promener, sans oublier néanmoins de passer au magasin d'aliments naturels me chercher les lactobacilles nécessaires à l'équilibre de ma flore vaginale après ce comprimé de Fluconazole que j'ai pris mercredi soir, et qui, selon certaines femmes, "bousillerait" complètement la flore vaginale. 30$ la bouteille de 10 ovules, à insérer tous les soirs, pour ne pas prendre de chance.
Certains médecins croient qu'elles ne sont d'aucune utilité, plusieurs femmes en ont senti les effets positifs. Moi, ça fait des années que j'en utilise régulièrement, lorsque je me sens particulièrement inconfortable, pas tout à fait certaine d'être infectée et voulant mettre toutes mes chances de mon côté. Je ne sais pas jusqu'à quel point c'est utile. Il me semble qu'il n'y a rien qui serve à rien.
Qui croire, quoi faire. Ma stratégie: faire quelque chose.
24.10.09
forum de discussion sur les mycoses
Doctissimo, excellent site français sur tous les maux du corps et de l'esprit, comporte une rubrique forum spécialement dédiée aux filles aux prises avec des vaginites. Toutefois, à trop le consulter, on vire fou. Surtout les hypocondriaques.
cela fait du bien de le dire
"Ce blogue, lieu de liberté et d'échange, pour entrer en communication avec les autres femmes aux prises avec des douleurs au sexe qui peuvent vraiment profondément affecter la vie".
Depuis des années il me semble que je me bats seule pour comprendre, soigner, apaiser, prendre en charge ma condition. Chaque spécialiste traite mon corps avec une nonchalance désabusée, comme si cela n’était pas important : « des maladies de femmes hystériques, mal dans leur peau ». Je me révolte parce que j’ai mal et parce qu’on ne me prend pas au sérieux.
Je veux savoir ce que j’ai, ce que je peux faire de vraiment efficace. Si il y a quelque chose à faire. Accepter mon état fait partie des possibiltés aussi : si j’ai à vivre avec cette douleur cuisante entre les jambes, je vais l’assumer, je n’ai pas vraiment le choix. Mais qu’on arrête de me soigner de façon partielle, sans culture vaginale nécessairement, en me prescrivant des antifongiques et des antibiotiques qui me décapent l’intérieur et me mettent réellement à l’agonie pendant des semaines, voire des mois ! Et après merci bonsoir aucun suivi, aucune gradation des stragégies, des approches. Les médecins n’ont-ils aucune empathie, aucune imagination ?
Je ne suis pas entendue, je ne suis pas soignée correctement, je prends des millions d’informations partout qui ne sont peut-être pas adaptées à ma réalité.
Je veux entrer en communication par le biais du web avec toutes ces femmes qui se battent avec des vaginites, des vaginoses, des candida albicans, si elles ont été diagnostiquées atteintes de vulvodynie, si on leur a dit que leur état était psychosomatique, si elles souffrent d’infections récurrentes inexplicables, qui n’ont pratiquement plus de vie sexuelle… Pour qu’on puisse se parler et s’aider. Juste faire quelque chose.
J’ai lu quelque part qu’une femme sur quatre consulte pour des problèmes gynécologiques lorsqu’elle voit un médecin. Je veux savoir ce qui est arrivé à ces femmes et comment elles ont été guéries, si tel est le cas.
Je ne veux plus de cette solitude. Maintenant je me livre, je dis, j'exprime, et je vais chercher de l'aide. Toute l’aide possible.
Quotidiennement, je vais parler de ce sexe, mon sexe, et de toutes ses manifestations. Comment je m'en sors et comment je ne m'en sors pas. Sans aucun tabou. C’est une question de survie. Et de dignité.
J’aime mieux cela qu’agonir en silence avec les hauts et les bas de mon sexe endolori qui me fait vivre mille tourments.
Depuis des années il me semble que je me bats seule pour comprendre, soigner, apaiser, prendre en charge ma condition. Chaque spécialiste traite mon corps avec une nonchalance désabusée, comme si cela n’était pas important : « des maladies de femmes hystériques, mal dans leur peau ». Je me révolte parce que j’ai mal et parce qu’on ne me prend pas au sérieux.
Je veux savoir ce que j’ai, ce que je peux faire de vraiment efficace. Si il y a quelque chose à faire. Accepter mon état fait partie des possibiltés aussi : si j’ai à vivre avec cette douleur cuisante entre les jambes, je vais l’assumer, je n’ai pas vraiment le choix. Mais qu’on arrête de me soigner de façon partielle, sans culture vaginale nécessairement, en me prescrivant des antifongiques et des antibiotiques qui me décapent l’intérieur et me mettent réellement à l’agonie pendant des semaines, voire des mois ! Et après merci bonsoir aucun suivi, aucune gradation des stragégies, des approches. Les médecins n’ont-ils aucune empathie, aucune imagination ?
Je ne suis pas entendue, je ne suis pas soignée correctement, je prends des millions d’informations partout qui ne sont peut-être pas adaptées à ma réalité.
Je veux entrer en communication par le biais du web avec toutes ces femmes qui se battent avec des vaginites, des vaginoses, des candida albicans, si elles ont été diagnostiquées atteintes de vulvodynie, si on leur a dit que leur état était psychosomatique, si elles souffrent d’infections récurrentes inexplicables, qui n’ont pratiquement plus de vie sexuelle… Pour qu’on puisse se parler et s’aider. Juste faire quelque chose.
J’ai lu quelque part qu’une femme sur quatre consulte pour des problèmes gynécologiques lorsqu’elle voit un médecin. Je veux savoir ce qui est arrivé à ces femmes et comment elles ont été guéries, si tel est le cas.
Je ne veux plus de cette solitude. Maintenant je me livre, je dis, j'exprime, et je vais chercher de l'aide. Toute l’aide possible.
Quotidiennement, je vais parler de ce sexe, mon sexe, et de toutes ses manifestations. Comment je m'en sors et comment je ne m'en sors pas. Sans aucun tabou. C’est une question de survie. Et de dignité.
J’aime mieux cela qu’agonir en silence avec les hauts et les bas de mon sexe endolori qui me fait vivre mille tourments.
23.10.09
minuit le soir
Il est presque minuit, ce vendredi, et j'ai traversé la journée sans trop de mal. Le soir, douleur au sexe lancinante. C'est comme si je bouillais de l'intérieur. Mais comme je suis sous traitement, je ne panique pas, je me dis que c'est peut-être normal.
J'ai travaillé sur ce blogue une couple d'heures aujourd'hui, je veux le faire beau, le rendre attrayant, convivial et surtout accessible sur le net, ce qui semble bien compliqué. Rejoindre les femmes qui sont aux prises aussi avec des douleurs chroniques comme les miennes, pour que nous hurlions en coeur sur les dérives de notre féminitude. Finitude peut-être.
J'ai travaillé sur ce blogue une couple d'heures aujourd'hui, je veux le faire beau, le rendre attrayant, convivial et surtout accessible sur le net, ce qui semble bien compliqué. Rejoindre les femmes qui sont aux prises aussi avec des douleurs chroniques comme les miennes, pour que nous hurlions en coeur sur les dérives de notre féminitude. Finitude peut-être.
deuxième jour de traitement
Après le diagnostic du médecin mercredi soir, candida avec inflammation, j'ai été prise d'une espèce de stupeur glacée: pas encore cela. Le médecin, dans un silence absolu, remplit sa prescription, anti-fongique oral, anti-fongique vaginal, crème.
- Je ne peux pas prendre cette prescription, j'ai un historique de douleurs, il faut que vous sachiez....
- C'est tout ce que la médecine a à vous offrir. Au revoir Madame. (il se lève et me montre la porte)
Je me vois encore me faire décaper l'intérieur du sexe, et je redoute un cycle de douleurs chroniques dans les prochaines semaines, comme c'est arrivé tant de fois.
J'ai pris, après maintes hésitations, le comprimé de Fluconazole le soir même, et inséré l'ovule de Terazol avant de me coucher. L'infirmière me dit: "Ce genre de chose ne passe jamais sans traitement".
Aujourd'hui, vendredi matin, trente-six heures plus tard, ça chauffe. Je sens des bulles d'air. La douleur, parfois aigüe, parfois diffuse, m'accompagne tout le temps. Là, j'ai un diagnostic, un traitement. Est-ce que cela change quelque chose, je ne suis qu'un sexe au couteau, jambes écartées, comprimés de lactobacilles à portée de la main, toujours à l'affût d'une redoutable infection. Réelle ou imaginaire.
Est-ce que c'est dans ma tête ou dans mon sexe. Mon sexe est-il dans ma tête. Est-ce que j'induis mon mal.
Pourquoi un jour dans ma vie j'ai pu porter des jeans serrés, des string, me croiser les jambes pendant des heures, porter des tampons, faire l'amour sans contrainte, manger tous les desserts que je voulais sans craindre de nourrir les méchants candida et ne penser à mon sexe autrement qu'avec reconnaissance pour tous les bonheurs qu'il me donnait, pourquoi cela est-il devenu un rêve, une idée farfelue. Mon sexe devenu le lieu central d'un mal inquiétant, jamais totalement endormi, qui me positionne dans le monde comme étant l'apôtre de la bonne alimentation et d'un mode de vie sain alors que je n'en ai rien à foutre. Je veux faire l'amour dans toutes les positions et pendant des heures. Je veux faire des folies et être libre dans mon corps. Je veux vivre, vivre, vivre, sans souffrir constamment dans ma féminité. Je ne suis que ce sexe, je ne suis que cela. Et pourtant, Dieu seul sait à quel point je suis loin de l'exaltation des sens ces jours-ci.
Ce sexe rendu central dans ma vie, je vais lui laisser le champ libre. Je vais le laisser s'exprimer. Ses manifestations intempestives sont au coeur de mes journées, maintenant je le dis. Il faut que je me délivre, je me sens trop impuissante.
- Je ne peux pas prendre cette prescription, j'ai un historique de douleurs, il faut que vous sachiez....
- C'est tout ce que la médecine a à vous offrir. Au revoir Madame. (il se lève et me montre la porte)
Je me vois encore me faire décaper l'intérieur du sexe, et je redoute un cycle de douleurs chroniques dans les prochaines semaines, comme c'est arrivé tant de fois.
J'ai pris, après maintes hésitations, le comprimé de Fluconazole le soir même, et inséré l'ovule de Terazol avant de me coucher. L'infirmière me dit: "Ce genre de chose ne passe jamais sans traitement".
Aujourd'hui, vendredi matin, trente-six heures plus tard, ça chauffe. Je sens des bulles d'air. La douleur, parfois aigüe, parfois diffuse, m'accompagne tout le temps. Là, j'ai un diagnostic, un traitement. Est-ce que cela change quelque chose, je ne suis qu'un sexe au couteau, jambes écartées, comprimés de lactobacilles à portée de la main, toujours à l'affût d'une redoutable infection. Réelle ou imaginaire.
Est-ce que c'est dans ma tête ou dans mon sexe. Mon sexe est-il dans ma tête. Est-ce que j'induis mon mal.
Pourquoi un jour dans ma vie j'ai pu porter des jeans serrés, des string, me croiser les jambes pendant des heures, porter des tampons, faire l'amour sans contrainte, manger tous les desserts que je voulais sans craindre de nourrir les méchants candida et ne penser à mon sexe autrement qu'avec reconnaissance pour tous les bonheurs qu'il me donnait, pourquoi cela est-il devenu un rêve, une idée farfelue. Mon sexe devenu le lieu central d'un mal inquiétant, jamais totalement endormi, qui me positionne dans le monde comme étant l'apôtre de la bonne alimentation et d'un mode de vie sain alors que je n'en ai rien à foutre. Je veux faire l'amour dans toutes les positions et pendant des heures. Je veux faire des folies et être libre dans mon corps. Je veux vivre, vivre, vivre, sans souffrir constamment dans ma féminité. Je ne suis que ce sexe, je ne suis que cela. Et pourtant, Dieu seul sait à quel point je suis loin de l'exaltation des sens ces jours-ci.
Ce sexe rendu central dans ma vie, je vais lui laisser le champ libre. Je vais le laisser s'exprimer. Ses manifestations intempestives sont au coeur de mes journées, maintenant je le dis. Il faut que je me délivre, je me sens trop impuissante.
22.10.09
illumination après une enième visite chez le médecin
Voilà c'est le début. Candide candida. C'est de cela qu'on va causer.
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